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Le cannabis et les cannabinoïdes de synthèse

Qu'est-ce que c'est ?

Le cannabis est une plante psychoactive contenant principalement deux types de cannabinoïdes : le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol), responsable des effets psychotropes, et le CBD (cannabidiol), non psychoactif et parfois utilisé pour ses effets relaxants ou modérateurs. Le cannabis se présente sous différentes formes : fleurs séchées (herbe, weed), résine (haschisch, shit), extraits concentrés (wax, BHO, rosin) ou encore huiles. Il peut aussi être décliné en produits riches en CBD, légaux tant que leur teneur en THC reste inférieure à 0,3 %. Les cannabinoïdes de synthèse, quant à eux, sont des substances chimiques créées en laboratoire pour imiter les effets du THC. Contrairement au cannabis naturel, ils ne sont pas issus de la plante, et leur structure varie beaucoup d’un produit à l’autre. Ils sont souvent pulvérisés sur des herbes sèches pour imiter du cannabis ou intégrés dans des liquides pour cigarettes électroniques, dans des résines artificielles ou dans des cachets. On les retrouve sous des noms comme commerciaux comme « PTC », « Buddah Blue », ou dans certains e-liquides vendus sur internet. Leur composition étant instable et non régulée, les effets sont très imprévisibles.

Ça se consomme comment ?

Le cannabis est généralement fumé sous forme de joint, souvent mélangé à du tabac, ou dans vaporisateur. Il peut aussi être ingéré sous forme de gâteaux, infusions ou huiles ce qui modifie la durée et l’intensité des effets. La voie orale produit des effets plus longs et plus difficiles à doser que l’inhalation. Les concentrés, comme le BHO ou la wax, sont beaucoup plus puissants et nécessitent un matériel adapté. Les cannabinoïdes de synthèse sont consommés par fumée, vapeur, ingestion ou sniff. Il est impossible de savoir précisément ce qu’ils contiennent sans analyse et les dosages peuvent varier fortement d’un lot à l’autre, y compris au sein d’un même sachet.

Quels effets ?

Le cannabis naturel provoque généralement une sensation de détente, une euphorie légère, une augmentation de l’appétit, une modification de la perception sensorielle et du temps, ainsi qu’un ralentissement des pensées ou de la coordination. À faible dose, les effets sont souvent perçus comme agréables mais, à dose élevée, ils peuvent entraîner de l’anxiété, de la paranoïa voire une crise de panique. La composition (taux de THC/CBD), l’environnement, l’état psychologique et la tolérance influencent fortement l’intensité des effets. En ingestion, les effets sont plus longs, plus puissants, et parfois plus difficiles à gérer. Les cannabinoïdes de synthèse, eux, provoquent des effets beaucoup plus intenses, courts et brusques. Ils peuvent générer une euphorie, une relaxation, une sensation de flottement ou d’ivresse mais aussi des effets indésirables graves comme des hallucinations violentes, une anxiété extrême, des palpitations, des vomissements, des convulsions, des comportements incohérents, voire une perte de connaissance ou des épisodes psychotiques. Contrairement au cannabis, leur puissance est imprévisible et ne dépend pas du dosage visible. Certaines molécules de synthèse sont actives à des doses infimes (moins d’un milligramme), ce qui rend les accidents plus fréquents.

Quels sont les risques ?

Le cannabis fumé expose à des risques liés à la combustion : irritation des voies respiratoires, bronchites chroniques, et, lorsqu’il est mélangé à du tabac, dépendance à la nicotine. La consommation régulière peut entraîner une tolérance, une dépendance psychique, des troubles de la mémoire, une baisse de la concentration et une perte de motivation. Chez les jeunes, l’usage régulier peut perturber le développement cérébral. Conduire sous l’effet du cannabis multiplie le risque d’accident. Les cannabinoïdes de synthèse présentent des risques beaucoup plus élevés. Les effets sont souvent violents, imprévisibles et très variables selon les lots. Ils peuvent entraîner des crises d’angoisse aiguës, des états délirants, des troubles cardiovasculaires, des convulsions, des pertes de connaissance, des états confusionnels prolongés, voire des décès. Ils sont également responsables de cas de dépendance sévère avec un sevrage difficile. Le risque est particulièrement élevé lorsque l’usager pense consommer du cannabis classique alors qu’il s’agit de cannabinoïdes de synthèse.

Quels sont les adultérants possibles ?

Le cannabis naturel est rarement adultéré, sauf la résine qui peut contenir des agents de coupe comme de la cire, du cirage, du plastique, de l’huile ou du sable pour en augmenter le poids ou l’apparence. Certains produits contenant du CBD peuvent être vendus comme « naturels » alors qu’ils contiennent en réalité des cannabinoïdes de synthèse, beaucoup plus puissants et dangereux. Ces substances ne peuvent être détectées ni à l’œil, ni à l’odeur, ni au goût. Seule une analyse chimique permet d’identifier leur présence.

Comment réduire les risques ?

Si tu consommes malgré tout, ne consomme jamais seul, et préviens tes proches de ce que tu prends. Si tu consommes du cannabis, privilégie une consommation sans tabac et utilise un vaporisateur si possible. Évite de consommer en période de stress ou si tu as des antécédents psychiatriques. Si tu ingères du cannabis, commence par une petite dose et attends plusieurs heures avant d’en reprendre. Hydrate-toi régulièrement, repose-toi et fais des pauses dans ta consommation. Si tu ressens des troubles de la mémoire, du sommeil ou une perte de motivation, envisage une réduction ou un accompagnement. Et analyse ton prod’ ! Si tu penses qu’il peut y avoir des cannabinoïdes de synthèse, fais une analyse : les cannabinoïdes de synthèse sont très risqués, mal identifiés, et les effets sont souvent ingérables.